On se trompe d’égoïsme !

La jeunesse serait plus individualiste qu’avant. Le monde aurait changé depuis la période du Covid. Les jeunes ne veulent plus travailler… Bon, on a tous entendu ces complaintes, y compris relayées par les journalistes. Mais je pense qu’on ne lit pas très bien la situation. En tout cas, les jeunes ne sont pas moins malins ni moins bosseurs qu’il y a quelques années. La différence tient à une nouvelle forme d’égoïsme… qui n’est pas le bon !

La liberté, le droit de chacun à « à peu près tout », le confort social (au sens d’un pays développé, en paix, etc.) sont suffisants pour expliquer que chacun puisse penser et admettre que chacun fait ce qu’il veut. C’est son droit, sa liberté, sa manière de vivre y compris dans le monde professionnel.

Et les jeunes collaborateurs exercent cette manière de vivre au travail. On arrive à 11 heures « parce qu’on a une leçon de conduite » sans avoir prévenu personne. On ne vient pas au bureau un certain matin sans prévenir, au prétexte « qu’on n’avait rien de particulier à faire au bureau ». On ne remet pas tel document le mardi convenu parce « qu’on pensait que ce n’était pas si urgent ». En résumé, chacun pour soi et j’ai droit j’ai droit…

Un tel égoïsme dans le comportement est dommageable simplement parce qu’il gêne autrui, dans un monde professionnel où tout le monde dépend de tout le monde. Mais, plus grave, cet égoïsme cache la décroissance voire la suppression d’un autre égoïsme plus positif : celui d’être fier de son boulot.

On ne se chamaille plus pour être responsable de telle ou telle tâche parce qu’on sait qu’on est le meilleur en la matière au sein de l’équipe. On ne revendique plus un texte relu par son chef, parce qu’on croit à ce qu’on a écrit. On ne s’impose pas de tenir un délai parce qu’on ne veut pas se trouver en position répréhensible.

Bref, on a troqué un égoïsme de fierté personnelle pour un égoïsme de triviale facilité du quotidien. Dommage. Mais Socrate va nous aider ! le « connais-toi toi-même » devrait réveiller les consciences et redonner l’envie à chacun de « faire bien ce que tu fais ».

Le conseil, c’est l’enfer ! Vraiment ??

Dernièrement, les Echos ont publié un article intitulé « Pourquoi les cabinets de conseil ne font plus (autant) rêver les jeunes ». Apparemment, les jeunes opposent 5 grands griefs aux cabinets de conseil.

Allons bon ! Cela ne me semble vraiment ne pas être le cas chez Akeance. Reprenons les griefs un par un et discutons.

Le métier serait synonyme de « surcharge de travail ». Sur ce sujet, je dois avouer que c’est une question qui est souvent posée lors des entretiens d’embauche. En vérité, ce n’est pas le cas chez Akeance, dans le sens où les longues soirées à terminer un document ou les samedis mobilisés à avancer sur une étude sont vraiment très exceptionnels. Depuis l’été, on compte une seule équipe de consultants pour un seul samedi dans cette situation d’exception. Savoir équilibrer ses activités professionnelles et ses activités personnelles dépend évidemment de la nature de la mission mais c’est aussi – et peut-être surtout – un choix de management : les associés sont engagés à diriger les missions dans le respect de cet équilibre.

Le « manque de sens » serait le deuxième grief. Là, avouons-le, la question est vaste… On peut même se demander légitimement en quoi l’entreprise doit avoir un « sens » alors qu’elle est faite pour produire un service vendu à un client. Le « sens » relève plus de chaque individu que d’une entreprise où le collège d’individus est très bigarré. Pourtant, dans ce métier précis du conseil, le sens de l’entreprise est très clair pour Akeance : permettre à chaque consultant de découvrir et d’apprendre différents métiers chez nos clients, découvrir et apprendre différents secteurs d’activités et business models associés. Bref, le sens de l’entreprise Akeance, c’est de permettre à une équipe jeune de mieux comprendre et mieux appréhender le monde économique qui nous entoure. La traduction en « sens personnel » (engagement, choix de vie, etc.) relève de l’individu.

Une « hiérarchie trop verticale ». Deux remarques. D’abord, il est quand même nécessaire d’avoir un chef de mission à toute équipe de consultants. Il est difficile d’imaginer une autogestion de mission par de seuls consultants : relation client, apport de méthode, contrôle, expériences... En revanche, chez Akeance, il n’y a pas de grade en dehors des chefs de mission. Il n’y a pas de rattachement hiérarchique en dehors des missions. Il n’y a pas d’objectifs ni individuels ni globaux. Sur une mission, il n’y a toujours que deux niveaux hiérarchiques : le chef de mission et l’équipe. C’est tout ! Ce contexte permet à chaque consultant de pouvoir travailler avec des chefs de mission différents, des consultants différents et de commencer leur parcours professionnel sans être contraint à choisir une « business unit », un secteur ou une expertise. C’est l’expression concrète de la volonté d’Akeance de permettre à chaque consultant d’évoluer selon son souhait.

Le quatrième grief est le « manque d’écologie ». Eh bien, chez Akeance, nous avons récemment mis en place une politique de sobriété écologique. Cette politique écologique passe par différentes actions qui vont de la suppression des corbeilles individuelles au remplacement de gobelets plastiques par des verres à eau. Mettons en avant deux points majeurs. Le premier est le suivi de la baisse de consommation de papier. En effet, tout le monde travaille sur écran mais tout le monde imprime « pour rien » (c’est tellement facile d’appuyer sur Enter pour tout un document alors que nous n’avons besoin que d’imprimer une page !). Tous les mois, cette consommation papier sera communiquée aux équipes dans le cadre de nos « dis-mois-tout » mensuels. Le second engagement est la baisse de consommation de terres rares, à travers l’archivage électronique et le nombre de mails envoyés. L’engagement d’Akeance concernant les terres rares est fort : la sensibilité à l’épuisement des réserves de ces métaux rares et les conditions d’extraction au travers de l’exploitation des enfants fait l’unanimité au Cabinet. Akeance a récemment transféré tout son archivage dans le Cloud en lieu et place d’un serveur physique avec back up, ce qui a déjà réduit la consommation des métaux rares. Mais, surtout, des KPI permettent de suivre cette consommation électronique. Là encore, une communication systématique aux équipes a lieu à chaque « dis-mois-tout » mensuel.

Le cinquième grief consiste en une appréhension d’un « moule trop rigide est homogène » des cabinets de conseil. C’est simple, chez Akeance, il n’y a ni moule ni homogénéité. L’absence d’organisation hiérarchique, la liberté laissée à chacun de son parcours chez Akeance, la diversité des missions comme des chefs de mission conduisent à une absence totale de « moule » ou de « modèle standard ».

*

A la vérité, la conviction des associés d’Akeance, c’est que nous devons nous développer en tenant compte des qualités et des souhaits de nos équipes et ne pas imposer une trajectoire inamovible et rigide. De manière imagée, c’est aux associés d’Akeance de construire un puzzle avec les pièces du puzzle et pas d’imposer une image de puzzle et contraindre les pièces à la constituer.

Bonne année !

Ce n’est pas un devoir ou une obligation. Ce n’est même pas une politesse. Ce n’est pas non plus un culte pseudo-celtico-solaire. Mais alors c’est quoi, ce « bonne année » ?

C’est un cri. Un cri à la joie. Un cri d’humilité. Un cri d’humanité.

Parce que je suis à l’écart des malheurs du monde. Loin de la guerre en Ukraine, loin du terrorisme du Burkina Faso, loin du manque de confort médical des iles philippines…. Parce que l’envie de 2023, de ses incertitudes, de son inconnu l’emporte sur les prévisions, les alertes et les injonctions sur notre possible manque d’électricité pendant quelques heures, sur ma chambre à 19° - et peut-être moins – et sur le risque de manquer – encore !- de moutarde.

Un cri. Un simple cri. Sans le son. Comme « le cri » de Munch. Juste pour dire : « la vie est belle ».

Bonne année 2023 !

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