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Xerfi Canal TV a reçu Michel Mondet, président d'Akeance Consulting, pour livrer son analyse sur les différents éléments à prendre en compte lors de la transmission d'une entreprise. Selon Michel Mondet, la valorisation d'entreprise n'est plus le seul facteur de vente à mettre en avant. Une interview menée par Thibault Lieurade.
Nous sommes ici pour évoquer une tendance que vous avez identifiée dans votre activité, une tendance surprenante. Il semblerait que la valorisation maximale n’est plus le point cardinal des PME au moment de la transmission d’entreprises. Déjà, qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
C’est vrai, c’est quelque chose de nouveau depuis la crise des années 2008-2011. Il y a 2 phénomènes qui se conjuguent. Les banques d’affaires font un peu moins leurs affaires qu’auparavant. Il est plus difficile évidement d’imposer des niveaux de « fees » tels qu’ils étaient avant 2008, les banques d’affaires ont du mal à imposer des « retainers » par exemple. Et des transactions sont finalement de plus en plus lentes et coûtent de plus en plus chères aux banques d’affaires, donc évidement les « break-even » de ces banques deviennent un peu plus élevés et il est plus difficile pour elles d’adresser des PME.
Le deuxième sujet, c’est toute une évolution que je vois bien à travers les missions d’Akeance Consulting dans les PME ou les ETI, ou la préoccupation se décentre un petit peu depuis d’un côté la valorisation, qui reste quand-même une activité en soi et qui est un véritable sujet quand vous transmettez une entreprise bien évidement. On y avait régulièrement ajouter la préoccupation sur le maintien de l’emploi mais maintenant on voit bien que d’autres préoccupations arrivent et naissent doucement dans la tête des dirigeants ou des actionnaires de PME et d’ETI.
Mais alors comment expliquer que cette question de la valorisation d'entreprise, pourtant primordiale, ait perdue de son importance ?
Elle est importante. In fine c’est une quantité de cash que va recevoir ou donner tel ou tel, mais il faut bien avoir en tête que les dirigeants ou actionnaires sont quand même de plus en plus préoccupés par des sujets un peu nouveaux : maintien des fournisseurs, maintien d'un niveau de qualité, maintien d'une réputation. Tout cela va au-delà du maintien de l’emploi. C’est le maintien d’une activité dans ce qui est la partie la plus positive de l’entreprise, en terme d’image, de qualité de produits, de capacité à exporter. Et cela c’est un peu nouveau, c’est quelque chose qu’on avait déjà dans le monde germanique, dans le monde suisse par exemple, où il est important de faire perdurer l’entreprise, ou la valeur de celle-ci qui dure dans sa qualité est importante. Ces sujets-là arrivent clairement en France sur les PME et les ETI.
Mais l’assurance de cette continuité de l’activité, ce n’est pas le rôle justement des banques d’affaires dont vous faisiez référence au début d'interview ?
Oui, un peu. Mais les banques d’affaires ont une préoccupation « marché ». Elles se préoccupent de savoir si au fond rapprocher telle ou telle entreprise va accélérer et favoriser le marché. Est-ce que celui-ci sera prêt à accepter ce nouvel acteur qui sera la somme des deux anciens, etc…
Donc la préoccupation d’une banque d’affaires s’est vraiment par rapport au « marché ». In fine, cela concerne les gros acteurs du marché qui sont les « market makers » mais quand on est une PME ou une ETI, on ne fait pas à soi seul le marché. Donc les préoccupations pour celles-ci sont un petit peu décalées par rapport à ses préoccupations de marché et on revient sur des préoccupations opérationnelles, à l’intérieur de l’entreprise, sur des sujets que l’on connait bien chez Akeance qui sont vraiment la qualité opérationnelle, la durée et faire perdurer la production, la qualité des produits et des services rendus.